BaKSAL 2.0 The funeral of democracy
Bangladesh is in the labyrinth of an autocratic rule. Some call it Bangladesh Krishak Sramik…..
Le récit de la vie de Nyetedugan avait profondément bouleversé Abokup. Il en fut ému au point où il se surprit en train de larmoyer. Il se sentait un peu un Nyete-dugan également. A présent qu’il avait quitté son pays, comment y retourner les mains vides ? Tout comme cette malheu-reuse dame, s’il venait à être expulsé d’Eu-rope, il n’indiquerait pas le nom de son pays pour ne pas y être rapatrié. Lorsqu’un avion de clandestins expulsés atterrit, la presse écrite, les radios, la télévision, tout ce que compte le pays comme media est là. En conséquence, même lui qui est parti en catimini, serait dévoilé au grand jour, si cela lui arrivait. Leurs questions stupides : non merci, il n’en veut pas. « Cher monsieur, quelles sont vos impressions en retournant de cette manière brutale à Kolgememis ? ». « Monsieur, pouvez-vous révéler à nos téléspectateurs le chemin que vous avez emprunté pour sortit clandestine-ment du territoire ? ». « Monsieur, que comptez-vous faire actuellement, rester ou repartir ? », etc. Voilà les questions d’une imbécillité à mourir que ces prétendus journalistes trouvent un malin plaisir à poser aux ex-pulsés à leur descente d’avion, alors que ceux-ci sont dans un très grand chagrin. Non, il ne veut pas de cela. En cas de ra-patriement, il se ferait renvoyer ailleurs, pas à Kolgememis. Que ferait-il de la hon-te ? Non, il n’en est pas question. Vaudrait mieux mourir que de subir pareille humi-liation. « Hé ! On a vu Abokup à la télévision parmi les expulsés ! ». Jamais. Il préférerait la mort.
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Sissoko était un personnage connu de tous les clandestins qui transitaient par Bamako. Il était leur fournisseur attitré de documents de voyage. Mais, fait plus que curieux, bien que son activité fût connue de tous, il n’avait jamais été inquiété par la police. « De quoi te plains-tu ? Tu désires des papiers ou pas ? Alors, t’occupe-pas du reste, ça ne te regarde pas » lui avait sèchement répondu la personne que lui avait recommandée Ka-so à Niamey. Sissoko, quant à lui, l’avait d’abord longuement jaugé du regard, avant d’accepter de converser avec lui sur sa préoccupation.
— 500 euros, tel est le tarif, avait-il répon-du à Abokup sur le prix d’un passeport malien.
— Bon Dieu ! C’est trop cher ! s’était excla-mé Abokup. Euh … n’est-il guère possible de bénéficier d’un rabais ?
Sissoko s’était mis à le dévisager, quel-que peu irrité. Puis, il lui avait répondu :
— Il s’agit d’un document authentique, rien à voir avec les faux confectionnés en Europe par des personnes qui y résident. C’est un passeport délivré par les autorités maliennes elles-mêmes, ici à Bamako. C’est de l’authentique, pas de la contrefaçon. 500 euros, à prendre ou à laisser. Pas un centi-me de moins.
Abokup avait failli lui demander com-ment cela était-il possible ? Mais, il ne le fit pas, de peur de l’irriter encore plus. Mais, Sissoko avait pris les devants.
— Je devine aisément tes pensées, mon jeune ami, tu te dis que ce n’est guère pos-sible. Eh bien, si, cela est possible. Nous sommes en Afrique. Tout est possible en Afrique, même l’impossible en Europe.
— Je ne demande pas mieux, avait répondu Abokup, euh … cependant … le montant … euh …
Sissoko l’avait de nouveau longuement dévisagé, visiblement agacé. Au moment où Abokup s’attendait à ce qu’il lui demande de se lever et s’en aller, il lui répondit.
— Jeune homme, la chaîne est longue, très longue. De nombreuses personnes inter-viennent, depuis l’officier d’état-civil, hors de Bamako, dans une ville loin d’ici où je devrais me rendre, jusqu’au Commissaire de Police à la Direction générale de la Poli-ce, dans le centre-ville. La chaîne est lon-gue, il y a de nombreux intervenants. Il y a beaucoup de monde à arroser.
— Euh … un officier d’état-civil ? Que vient-il faire là-dedans ? demanda quelque peu surpris Abokup.
Sissoko se contenta de sourire.
— De l’authentique, je t’ai dit, de l’authen-tique. Tu te déferras simplement de ton passeport de Kolgememis, afin que l’on ne te surprenne pas en possession de deux passeports de deux pays différents. Tu deviendras Malien, et cessera d’être de ton pays, bien entendu, si tu désires réussir. Il te sera par conséquent, d’abord établi un acte de naissance malien. Tel est le rôle de l’officier d’état-civil. Deuxième étape, une carte d’identité malienne, à partir de cet acte de naissance. Troisième et dernière étape, enfin un passeport malien. Il n’est guère exclu que ton nom soit changé, qu’il soit « malianisé », c’est-à-dire, rendu malien. Après tout, tu désires voyager, peu importe ton appellation, Coulibaly, en authentique Malien, ou Abokup, en suspect Malien qui se dénonce à distance. Tu désires voyager, oui ou non ? Alors, tu cesseras d’être Abo-kup. Ce n’est pas malien. Il te faudra ré-pondre sous un authentique nom malien.
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Le passeport lui avait été livré au bout de quinze jours d’attente. Il en fut fort ravi, bien que ce jour-là il ressentit une certaine tristesse d’avoir abandonné le nom que lui avait attribué son père à sa naissance, pour devenir désormais Seydou Touré. Mais, c’était le prix à payer pour accéder au Ma-roc, le pays de son choix. Car là-bas, à la différence de l’Algérie, il y a l’enclave de Ceuta, et puis il y a Melilla, qui sont des territoires espagnols. Il suffit de sauter la barrière qui les sépare du Maroc, et on se trouve en Europe.
Mais, toutes les fois qu’il pensa à Ceuta, son cœur fut saisi de palpitations. Ce n’é-tait guère un bon signe. Cela signifiait clai-rement qu’il connaîtra des ennuis là-bas. A Ceuta, combien d’Africains ont été refou-lés et continuent à l’être quotidiennement ? Combien ont été tués et continuent à y mourir ? Combien ont été emprisonnés? Qui ne dit pas que c’est le sort qui l’at-tendait ? Là-bas, les rafles sont musclées et incessantes, suivies de retours massifs vers les pays d’origine. A 10 km de Nador, se trouve la forêt de Gourougou. Depuis celle-ci, on voit Melilla. Des milliers de clandes-tins y vivent sous les arbres, dans des abris de fortunes. Parviendra-t-il à en sortir pour se retrouver à Melilla et gagner l’Europe?
Bangladesh is in the labyrinth of an autocratic rule. Some call it Bangladesh Krishak Sramik…..
It must be a dream that motivates a foreigner to leave their country and…..
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